Retours d'expérienceL'Accès à l'Information scientifique et technique (IST) en libre accès au Burkina Faso
Université Nazi Boni Bobo-Dioulasso (UNB)
L'Information scientifique et technique, en abrégé « IST » désigne l'ensemble des informations liées au secteur de la recherche, de l'enseignement et de l'industrie. Elle joue un rôle très important dans le développement économique et social d'un pays. C'est pourquoi nous assistons au phénomène de l'explosion documentaire, c'est-à-dire l'accroissement spectaculaire des documents dans le monde au cours de ces dernières années. Cette explosion documentaire est due au développement rapide de la science et de l'innovation technologique, au nombre toujours croissant des savants et des chercheurs qui constituent la source principale de connaissances et de production d'informations. Devant cette masse d'informations, une forme d'organisation devient nécessaire si on veut la rendre accessible au public. Selon le rapport d'étude d'identification des ressources informationnelles nationales à intégrer au dispositif du Système d'Information Scientifique et Technique (SIST) fait en Novembre 2006 au Burkina Faso, il est ressorti qu'il ya un déficit notoire d'accès à l'information scientifique nationale et internationale, l'absence d'une politique forte de dynamisation des centres de documentation qui sont déficitaires en technologie de l'information et de la communication (TIC) et en compétences informatiques. En outre, certains chercheurs sont réticents à la diffusion des résultats de leurs travaux de recherche. Pourtant, un certain nombre d'informations existent et des bases de données sont également disponibles. Seulement elles sont disséminées et mal diffusées. Sachant que la documentation en réseau étant le nouveau défi lancé par les documentalistes et face à la demande de plus en plus croissante d'information spécialisée, au manque d'un cadre de collaboration entre les structures documentaires au Burkina Faso, il s'avérait nécessaire de mettre en commun les ressources documentaires et de mettre en place une stratégie de collaboration entre les centres de documentation fournisseurs d'IST. C'est dans ce contexte que des réseaux nationaux ont été créés comme le Réseau pour la Mutualisation de l'Information Scientifique et Technique (REMIST) et le Réseau d'Information et de Documentation sur l'Environnement au Burkina Faso (RIDEB). Par ailleurs, un Réseau International pour la disponibilité des Publications Scientifiques (INASP) soutient le secteur de la recherche au Burkina Faso à travers son programme « PERI » par le renforcement des capacités, de la production, l'accès et la diffusion d'informations et des connaissances. Compte-tenu du manque ou de l'insuffisance de budgets conséquents alloués aux différentes structures documentaires et dans la perspective de création d'un consortium des centres fournisseurs d'IST et partisans de la "Science ouverte" au Burkina Faso, plusieurs bibliothèques, centres de documentation et centres de recherches sont actuellement engagés dans le mouvement du libre accès par des projets de numérisation et de mise en ligne de leurs publications (grâce au soutien de l'IRD et du CIRAD), la création et la mise en place des dépôts institutionnels numériques comme le DICAMES, la formation des étudiants, enseignants et chercheurs aux nouvelles techniques de recherche documentaire en ligne afin d'accéder gratuitement à des revues et articles scientifiques, à des bases de données et autres ressources documentaires. C'est ce que nous tenterons de vous démontrer par des résultats concrets. à travers la présente communication. Expérience de mise en œuvre de stratégies de recherche ouverte au sein d'un laboratoire du Sud (LASDEL)
1 : Laboratoire d'études et recherches sur les dynamiques sociales et le développement social (LASDEL), 12901, Niamey - Niger
2 : Institut de recherche pour le développement (IRD), Centre de documentation
* : Auteur correspondantIntroduction Dix ans de plaidoyer pour une politique institutionnelle de libre accès à l'information scientifique et technique au Sénégal : Bilan et perspectives du projet pilote de dépôt institutionnel de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Conservateur, Chef du Service de Référence et de Gestion des ressources continues à la Bibliothèque Universitaire / Coordonnateur National du Programme Open Access du Consortium des bibliothèques d'enseignent supérieur et de recherche du Sénégal (UCAD / COBESS)
Dans un contexte marqué par une faiblesse des budgets des institutions documentaires, un non renouvellement des collections, un faible accès aux revues scientifiques et aux ouvrages de recherche et une absence de collaboration formalisée entre les structures, 35 institutions documentaires d'enseignement supérieur public et privé s'étaient retrouvé à Saint Louis en mai 2005 pour mettre sur pied le Consortium des bibliothèques d'enseignement supérieur et de recherche du Sénégal (COBESS). La vision du COBESS est de devenir le point focal de la conception et de la mise en œuvre de la politique documentaire dans le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche du Sénégal et de faire des structures documentaires les points névralgiques des institutions d'enseignement supérieur et de recherche. Le Consortium des bibliothèques d'enseignement supérieur et de recherche du Sénégal (COBESS) compte aujourd'hui plus de 45 membres composés d'institutions documentaires de l'enseignement supérieur public et privé et de centres de recherche du Sénégal. En tant que organisation au service de l'enseignement supérieur et de l'accès démocratique au savoir, le COBESS est régi par un comité de gestion et fonctionne autour de trois programmes stratégiques sur l'accès libre aux résultats de la recherche et aux publications en Open Access (OA), la propriété intellectuelle (IP) et les logiciels libres de bibliothèques (FOSS). Tête de pont du Service commun de la documentation, la bibliothèque centrale de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) est un membre institutionnel du Consortium des bibliothèques d'enseignement supérieur et de recherche du Sénégal (COBESS) depuis sa création en 2005 et en abrite le siège. Avec les différentes phases de son projet de mise en place d'un dépôt institutionnel en accès ouvert, la bibliothèque universitaire de l'UCAD incarne l'expérience pratique de la mise en œuvre des recommandations de l'atelier national de lancement du libre accès au Sénégal organisé par le COBESS les 09 et 10 février 2010 à Dakar. Suivi par plusieurs campagnes de plaidoyer en faveur de l'Open Access aux publications académiques, l'objectif général visé par l'atelier était d'accroître la visibilité des résultats de recherche des universités et instituts de recherche au Sénégal mais également, de renforcer leurs capacités dans le partage des connaissances à travers la création et la mise en place de dépôts institutionnels au niveau national. Partager la recherche en sciences sociales : histoire d'un réseau international
1 : Laboratoire Population-Environnement-Développement. Institut de Recherche pour le Développement : UMR_D151, Aix Marseille Université : UMR_D151
2 : LPED, IRD, Aix Marseille University, France
3 : Laboratoire Population Environnement Développement (UMR LPED, Aix Marseille Univ, IRD, LPED, IRD BP 1386 Dakar - Sénégal
4 : Laboratoire Population-Environnement-Développement (LPED, Institut de Recherche pour le Développement : UMR_D151, Aix Marseille Université : UMR_D151
* : Auteur correspondantDepuis 2015, un collectif de quarante chercheur.e.s de différentes universités d'Afrique, d'Europe et du Canada, tous spécialistes des questions de famille et d'enfance dans différentes disciplines des sciences sociales[1], se mobilise pour la valorisation et l'exploitation des données de la recherche relatives à ces deux champs en Afrique Subsaharienne. Constitué en réseau, il est à l'origine de la création de la Plateforme Régionale sur l'Enfance et la Famille en Afrique Subsaharienne (PREFAS) : http://prefas.scribnet.org/maquette/. Le réseau PREFAS inclut depuis peu les représentants de l'ONG internationale Women in Law and Development (WILDAF) agissant dans le domaine de l'aide juridique aux femmes et présente dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest. Ce réseau a pour ambition de rendre visibles et de valoriser les données existantes et les produits de la recherche afin d'éclairer les changements à l'œuvre et d'orienter les politiques et les programmes de développement. Les objectifs spécifiques visent à : 1) faciliter l'accès à des données probantes produites par la recherche sur les questions en lien avec la famille et l'enfance ; 2) faire connaître les bases de données existantes : documentaires (rapports, documents de programmes, publications scientifiques) ; statistiques (indicateurs sur la famille et l'enfance) ; données d'enquêtes (Enquêtes Nationales, Recensements, Enquêtes spécifiques) et les métadonnées associées ; 3) organiser des ateliers de rencontre et d'échange entre les institutions de recherche et celles de l'action pour le développement ; 4) contribuer au développement de recherches interdisciplinaires innovantes sur la famille et l'enfance ; 5) développer la formation des étudiants et le renforcement des capacités des professionnels de ces domaines (partage de connaissances, écritures des recherches et actions, méthodes de travail collaboratives). La formation autour de la gestion des données dans les universités publiques du Sénégal ; Dakar, Saint-Louis, Université Virtuelle du Sénégal et Ziguinchor
CIERVAL (Centre Interdisciplinaire d'Etudes et de Recherches de la Vallée) Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal (CIERVAL/UGB)
En 1962 déjà, l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture), en coopération avec la CEA (Commission Economique pour l'Afrique), lors de la conférence de Tananarive sur l'avenir de l'enseignement supérieur en Afrique, a interpellé les universités africaines sur leur devenir à travers deux défis majeurs à relever (:) Bibliothèque et science ouverte : étude de cas d'une institution panafricaine de recherche en sciences sociales, le CODESRIA.
Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA)
* : Auteur correspondantLe continent africain fait face à plusieurs défis qui sont sécuritaires, sanitaires, de formation, d‘éducation et en un mot de développement. De tous ces défis, ceux liés à l'éducation et à la formation avec comme soubassement l'accès à l'information scientifique et technique nous semble être d'une grande acuité car, pouvant largement contribuer à améliorer le niveau de développement grâce à une population bien formée et mieux informée. Avec l'avènement des indépendances, les États africains ont senti la nécessité de mettre en place des structures d'éducation, de formation et de recherche pour accroître leur autonomie dans ces domaines. Des institutions à vocation d'éducation et de recherche avec une envergure continentale ont aussi vu le jour avec l'ambition de sortir le continent de son isolement intellectuel et académique. L'Afrique a été pour longtemps et reste encore marginalisée dans les domaines de la production du savoir. C'est dans ce contexte que le CODESRIA a été créé en 1973 avec comme principal objectif de soutenir la recherche et la production de connaissances sur l'Afrique et par les africains. L'atteinte de cet objectif repose sur trois considérations : soutien à la recherche, appui à la formation et assistance à la publication des résultats de recherche. Ceci lui a permis de générer, de promouvoir et de diffuser une production scientifique importante et de haute qualité sur l'Afrique. Ainsi, ses revues, livres et rapports étaient diffusés partout sur le continent dans les bibliothèques qui sont censées accueillir des étudiants, et autres enseignants-chercheurs. Il n'est donc pas superflu de dire que, bien avant l'avènement du libre accès, le CODESRIA offrait déjà un accès gratuit à ses publications, une nécessité que les technologies de l'information et de la communication viennent confirmer par le biais du libre accès. Á ce titre, il a adopté en 2016 en collaboration avec d'autres institutions, la Déclaration de Dakar sur le libre accès en Afrique et dans les pays du Sud et œuvre pour sa concrétisation. Numérisation, informatisation et mise en ligne des données d'herbiers : La biodiversité végétale mondiale accessible à tous
1 : Systèmes d'Elevage Méditerranéens et Tropicaux.CIRAD, Institut National de la Recherche Agronomique - INRA, Montpellier SupAgro
2 : Institut Sénégalais de Recherche Agronomique (ISRA-LNERV-PPZS, Route du Front de Terre Dakar - Sénégal
3 : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles/CRZ Dahra (ISRA/CRZ Dahra)
4 : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles [Dakar] (ISRA)
* : Auteur correspondantLes herbiers sont une source inestimable de données historiques sur la biodiversité, dans un contexte de crise mondiale sans précédent. Malgré les enjeux, il n'est pas toujours simple d'accéder à ce matériel fragile que ce soit pour les étudiants, les chercheurs et le grand public. Depuis une quinzaine d'années, une vraie dynamique s'est mise en place et de nombreux projets se montent partout dans le monde pour partager et valoriser ces données dans une démarche de libre accès aux connaissances. La numérisation des herbiers a été initiée en 2003 à travers le projet international African Plants Initiative puis dans la continuité Global Plants Initiative. Ces projets avaient pour objectif de rendre accessible en ligne les échantillons d'herbiers type (souvent conservés dans les pays du nord) pour les chercheurs et étudiants du Sud. Ce projet a permis de numériser et mettre en ligne plus de 2 millions de spécimens. La Science ouverte en Afrique francophone : réflexion sur les attitudes et aptitudes des gestionnaires de l'information documentaires du Cameroun et du Sénégal
1 : Organisation pour l'harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA)
2 : Institut africain de développement Economique et de planification (IDEP)
Science ouverte, libre accès, accès gratuit aux publications scientifiques, sont autant de vocables qui font désormais partie du paysage langagier africain. Venu d'ailleurs, le mouvement pour la science ouverte se présente comme modèle d'ouverture des savoirs de manière générale, ou encore levier de visibilité accrue des savoirs africains, afin de faire participer la science africaine à la grande conversation scientifique. Toutefois, ce mouvement implique des prérequis théorique et pratique faits de littératie numérique, de connectivité effective, de disponibilité énergétique, des politiques bien établies sur le libre accès, etc. Connaissance et usage du libre accès par les enseignants-chercheurs de l'Université Assane Seck de Ziguinchor
Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ), BP 523 Ziguinchor - Sénégal - Sénégal
Le dispositif informationnel mis en place par l'Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) est encore très insuffisant pour satisfaire les besoins documentaires des enseignants-chercheurs et assurer une bonne diffusion de leurs publications. Dans ce contexte, le libre accès à l'Information Scientifique et Technique (IST) semble être une opportunité pour les enseignants de l'UASZ. Cependant, ces enseignants-chercheurs connaissent-ils le libre accès ? Quelles attitudes ont-ils envers le libre accès ? Pour répondre à ces questions, une enquête par questionnaire a été menée auprès d'un échantillon représentatif d'enseignants. L'analyse des résultats montre qu'une grande majorité des enseignants de l'UASZ connait et utilise le libre accès, mais cette connaissance n'est pas très approfondie. C'est surtout à travers les voyages d'études et autres déplacements que beaucoup d'enseignants sont informés sur le libre accès. Dès lors, plusieurs d'entre eux déposent des travaux dans des archives ouvertes en Europe ou publient des articles dans des revues étrangères en libre accès. L'UASZ et sa bibliothèque centrale doivent mettre à profit cet usage du libre accès par une bonne partie des enseignants, pour redéfinir une politique documentaire. Ils doivent, après une sensibilisation des acteurs, mettre en place un dépôt institutionnel et des revues en libre accès, afin de vulgariser les résultats de la recherche et d'augmenter les ressources documentaires. Retour sur une expérience en cours au sein de l'Ivory Coast Development Knowledge Fabric Laboratory [IC-DFK Lab], un entrepôt DataVerse en élaboration collaborative en Côte D’ivoire
1 : UFHB, Abidjan
2 : IRD, référente DataSuds pour l’UMI Résiliences
* : Auteur correspondantEn Côte d'Ivoire il existe une production universitaire de connaissances sur les réalités locales du développement qui n'est pas visible ni disponible à l'échelle de la communauté intellectuelle internationale, elle manque donc à l'élaboration des nouvelles conceptions du développement et aux avancées de la Sustainability Science. Cette donnée scientifique sur le développement est notamment produite en géographie dans le cadre de la réalisation des thèses de doctorat. |
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